Le 7 septembre 2020
Visite privée de l’exposition Jacques Monory à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence & Mona Laure Millet aux Bacchanales à Vence
Jacques Monory
La Fondation Maeght propose la première exposition monographique de Jacques Monory depuis sa disparition en 2018 et lui rend ainsi hommage. Intitulée simplement « Jacques Monory », l’exposition présente soixante ans de carrière et revisite l’œuvre de cette figure majeure de la Figuration narrative, constamment tendu par la modernité et par la singularité de ce bleu qui l’a rendu célèbre. Organisée par Laurence d’Ist, commissaire de l’exposition, cette traversée se fait le long d’un parcours non chronologique, mais qui tente de faire jouer à plein, d’une salle à une autre, les échos et les écarts de cette œuvre singulière qu’il est temps de revisiter.
De tous les peintres dits de la Figuration narrative, Monory aura sans doute été le seul à être pleinement narratif. Parfois hyperréalistes, les scènes énigmatiques qu’il peint et qu’il juxtapose forment comme le journal de bord hanté d’un peintre qui chaque jour s’interroge sur la réalité du monde. Le bleu qui l’a rendu célèbre, qu’il soit monochrome, ou qu’il accueille d’autres couleurs du spectre, est la couleur de ce doute. Il agit comme un voile onirique et comme une mise à distance.
Empruntant au cinéma – et notamment aux thrillers des années cinquante – comme à la photographie et à l’imagerie, les peintures de Monory, fréquemment de grand format et qui incluent aussi souvent des objets, forment comme une sorte de manège accéléré, avec parfois des stases presque extatiques : y alternent ou s’y combinent des paysages urbains et de grandes étendues de nature, des visions romantiques et des images dramatiques venant de l’actualité ou de l’Histoire contemporaine. Un pessimisme fondamental, teinté d’humour grinçant, y coexiste avec une fascination pour le vide.
Monory ne donne pas de leçon, il s’interroge et nous interroge : comment vivre dans un monde violent, déraisonnable, illogique, surprenant et souvent faux ? Sa peinture, qui se fait l’écho d’une modernité dont il conjure la violence en lui donnant libre cours nous revient aujourd’hui en pleine face, comme un très long métrage dont on aimerait pouvoir isoler chaque plan tout en se laissant emporter par la puissance d’un montage impitoyable.
Mona Laure Millet
Découvrez les dernières œuvres de Mona Laure Millet aux Bacchanales à Vence lors d’un déjeuner avec l’artiste.
Inlassablement, Laure Millet tisse des fils de cuivre, d’acier ou de laiton jusqu’à produire des œuvres en suspension, diaphanes, rendant l’atmosphère propice à la méditation.
L’axe des recherches de Mona Laure Millet se situe dans les rapports ambigus que nous entretenons avec notre environnement. Elle interroge une frontière entre le stable et l’instable, entre le permanent et le précaire, l’ordre et le chaos, le vide et le plein. Un espace transitoire, presque hors d’atteinte, se jouant de la pesanteur, de la lumière et de ses ombres.
Ce fil, cette ligne, est pensée comme une réécriture de l’espace, dont le système aléatoire et autonome circule comme une tentative de stabilisation.
Ainsi, dans cette apesanteur du plein, vient se nicher une idée apaisée du vide.
https://www.instagram.com/mona_laure_millet/
Réservation & information
Visite privée en français & déjeuner d’artiste. Prix et programme détaillé sur demande. Le nombre des places étant limité, merci de nous contacter par email cotedazur@la-visite.eu